L’ubérisation progrès ou pas?

L'ubérisation progrès ou pas

A chaque fois qu’on entend parler d’emplois qui sont supprimés par les progrès technologiques, on fait référence à l’ubérisation qui est lié au départ à l’entreprise Uber qui a disrupté le secteur du transport individuel et des taxis. Il semble maintenant assez inéluctable que la révolution numérique aille radicalement modifier le modèle économique de l’ère industrielle. Il ne faut pas en avoir peur, c’est pourquoi il est important de comprendre quel est ce phénomène de l’ubérisation, et comment il fonctionne.

Lire également sur le même thème: l’article La disparition du travail salarié est une bonne nouvelle?

Qui est Uber ?

Uber est une entreprise basée à San Francisco qui développe des applications mobiles de mise en contact des utilisateurs avec des conducteurs réalisant des services de transport. L’application Uber permet de commander un véhicule avec chauffeur en quelques minutes, 24h/24, 7j/7 avec un paiement est simple et automatique, et offre la possibilité de géolocaliser les véhicules dans sa zone.

Comme souvent lors de création d’entreprise, on crée pour répondre à un besoin auquel on fait face soi-même, et l’idée d’Uber est venu lorsque ses fondateurs ont fait face à un manque de taxi.
En 2015: valorisation Uber: 50B$
Le succès d’Uber a surpris car on croyait: à l’époque, que le taxi était un service à l’abri de la révolution numérique, car le transport de passager est concret et il était difficile de croire de le rendre virtuel.

D’où vient l’ubérisation?

Uber a permis à tout le monde de devenir chauffeur de façon officielle. C’est cela que les taxis ont beaucoup reproché à Uber. Le métier de chauffeur de taxi devenait accessible à tous, ce qui signifiait sa disparition.

Avec le recul, cela semble pourtant un chemin assez évident. Il y a 50 ans, ou même 20 ans, disons avant l’année 2000, un chauffeur de taxi connaissait toutes les rues de la ville dans laquelle il travaillait. Et sa plus value résidait dans sa capacité à trouver le meilleur chemin pour emmener ses clients où ils désiraient. Avec l’utilisation massive du GPS, il apparaît maintenant relativement évident que Chauffeur de Taxi ne requiert plus de compétence particulière. Les chauffeurs de taxi utilisent eux-mêmes tous un GPS.

Finalement, ce n’est pas Uber qui a rendu le métier de chauffeur de taxi obsolète, mais c’est le GPS. Uber n’a fait que s’apercevoir que l’introduction d’un outil numérique, comme le GPS, permettait à tout un chacun d’exercer le métier de chauffeur de taxi.

Uber est devenu le symbole d’un outil numérique, comme le GPS, qui remplace la compétence humaine de connaître les rues d’une ville. Uber va ainsi donner son nom, l’ubérisation, à cette idée qu’on se réveille soudainement en s’apercevant que son activité à disparu remplacée par des devices électronique, ou de l’intelligence artificielle.

Comment faire pour ubériser un secteur?

La contre-culture

Les entrepreneurs du numérique ont une approche radicalement différente des secteurs qu’ils attaquent. Leur force est de ne pas être issue du métier pour pouvoir porter un regard critique et pertinent et de bâtir avec l’appui des outils technologiques une offre totalement nouvelle que n’auraient pas imaginé les acteurs en place dans le secteur
Il est important d’avoir un état d’esprit de contre culture pour nourrir la nouvelle approche business.

La révolution numérique est caractérisée par une rupture des business models existants: il faut défier les conventions et les certitudes pour proposer une approche radicalement nouvelle en rupture avec l’existant.

L’innovation

Le mot clé des entreprises du numérique est l’innovation. L’innovation n’est pas consacré uniquement au service ou produit final. Elle concerne tous les domaines Recherche, Conception, Distribution, et dans une logique multi-disciplinaire.

L’innovation ne doit plus porter sur la productivité, mais sur la disruption. Par définition, un produit disruptif offre une solution nouvelle sur un marché dont les besoins sont insatisfaits.C’est à dire une offre alternative plus pertinente, moins cher et plus simple que les offres existantes.

Dans la pratique, il faut tester directement sur le marché les innovations. On ne fait pas de grandes stratégies: on teste directement en grandeur nature, et si ça ne marche pas, on analyse, on corrige, et on relance le test grandeur nature jusqu’à ce que ça fonctionne. Cette méthode permet d’être ultra réactif aux changements, et permet d’avoir toujours une longueur d’avance sur les grands groupes qui font des plans stratégiques.

La connaissance client

Pour pouvoir analyser les tests « grandeur nature » de façon rapide et efficace, il est indispensable de modéliser le client sous forme de données. Cela donne d’ailleurs lieu à une forte concurrence dans l’acquisition de données qui peuvent être monétisées.
Le grand enjeu d’obtenir des données précises est de personnaliser les produits et services pour le consommateur. L’économie numérique repose sur la collecte et l’exploitation de données

La stratégie de communication repose principalement le Consommateur à Consommateur (C to C). Elle s’appui sur les recommandations faites dans les réseaux sociaux entre particuliers. L’enjeux est fort pour les marques: car la recommandation entraîne une possibilité d’intention d’achat multiplié par 4.

Les résistances à l’ubérisation

L’ancien monde résiste comme il peut aux entreprises disruptives issues de la révolution numérique.

Par la réglementation

Par exemple, en novembre 2017, concernant Uber, Le tribunal du travail de Londres a tranché en appel : les chauffeurs utilisant l’application doivent être considérés comme des salariés et ont droit aux congés payés, et un salaire minimum. Uber a déposé un ultime recours. Mais si c’est confirmé, cela fera jurisprudence, et le business model d’Uber pourrait ne plus fonctionner.
ref: article de libération

En s’appuyant sur de vieux textes de loi, et le droit du travail de l’ère industrielle, la justice n’a évidemment pas les moyens de pouvoir juger une telle affaire concernant l’ère numérique.

Par la fiscalité

En novembre 2017, Les députés ont voté en commission des Finances à l’Assemblée un amendement qui alourdit la taxe de séjour pour les hébergements « non classés ». La collecte de cette taxe par les plates-formes comme Airbnb, expérimentée dans 50 villes, sera généralisée
Ref: article les échos 

AirBnb semble pourtant avoir réussi à absorber ce coût supplémentaire qui est simplement re-facturé aux utilisateurs

Par l’accusation de destruction d’emploi

La robotisation détruit plus d’emplois qu’elle n’en crée, selon une étude du MIT et de la Boston University. Les politiques se ruent alors sur la création de taxe « robot »
Ref: article le Figaro

Il existe également des études qui disent qu’au contraire qu’il faut se garder d’un catastrophisme. ces techniques et technologies sont ce que nous en faisons.
Ref: article Attlantico

On s’inquiète de la disparition du travail depuis longtemps. Par exemple, au début du 19è siècle, les luddites qui étaient des ouvriers du textile anglais, menés par Ned Ludd,  s’organisèrent pour détruire les machines, accusées de provoquer le chômage de 1811 à 1813 et en 1816.

Ce phénomène correspond a un besoin humain naturel d’évoluer et de progresser. Et ce n’est pas nouveau; de tout temps, l’homme a inventé de nouvelles technologies pour améliorer son quotidien.

L' »ubérisation » progrès ou pas?

L' »ubérisation » est un phénomène par lequel une start-up ou un nouveau modèle économique lié à l’économie numérique peut menacer ou remettre en cause rapidement un vieux modèle de l’économie traditionnelle. Ce phénomène correspond a un besoin humain naturel d’évoluer et de progresser. Et ce n’est pas nouveau; de tout temps, l’homme a inventé de nouvelles technologies pour améliorer son quotidien.

Les nouvelles technologies numériques entraînent une transformation fondamentale de la façon dont nous considérons le travail, et une nouvelle façon de réorganiser nos vies et notre société.

Nous sommes à une époque charnière de notre histoire économique où notre modèle de société issue de la révolution industrielle fait progressivement place à une société de l’immatériel. Il y aura inévitablement une période de transition où des emplois vont être détruits et d’autres vont être créés. Les métiers à faible valeur ajoutée vont disparaître au profit de métier à forte valeur ajoutée intellectuelle.

 

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